Compte-rendu de la Journée de la Pédagogie Innovante à l’UAPV

Journée de la pédagogie innovante à l’UAPV Lundi 9 octobre 2017 en Salle des thèses

Ouverture de la journée par Les vice-présidents Formation Ange Polidori et Innovation pédagogique Thierry Spriet.

Le vice président Formation rappelle l’obligation de formation à la pédagogie des nouveaux enseignants-chercheurs selon le dernier décret de mai 2017.

Le gouvernement a rallongé l’enveloppe du PIA3 destiné à la transformation des formations universitaires, l’université d’Avignon se doit de proposer un projet ambitieux dans ce cadre.

Il rappelle également que l’investissement des enseignants-chercheurs en pédagogie devrait être pris en compte dans leur carrière et qu’une demande en ce sens était portée par l’association des VP CFVU. L’université d’Avignon essaye d’en tenir compte dans les commissions de promotion locale. Il souligne également l’intérêt du projet Flex’hybrid pour la nécessaire transformation pédagogique de nos formations.

Le vice président numérique et innovation pédagogique insiste sur  la nécessaire transformation pédagogique des formations de notre université face aux évolutions sociétales et les nouvelles attentes de notre public. Passer de la transmission des connaissances à l’accompagnement vers les compétences, de la formation initiale à la formation tout au long de la vie.

9h30      Classe inversée en biologie par Christine Caillet-Breger. Christine n’ayant pu être parmi nous, une interview de Christine filmée en juillet sur la classe inversée qu’elle a mise en place est diffusée (lien vers la vidéo).

Elle y présente son expérimentation lancée il y a 2 ans en 2ème année de Licence SVT pour le cours sur l’évolution des vertébrés. Cette approche pédagogique lui a demandé de repenser la présentation de son cours. Le polycopié de cours a été remplacé par des supports pédagogiques accompagnant les travaux présentiels. Il a fallu adapter ses ressources à chaque séance thématique. Le travail de préparation des ressources fût important d’autant plus que la décision de passer à la classe inversée a été prise en début de semestre avec donc une production des ressources en flux tendu. Les résultats attendus et obtenus sont avant tout une meilleure motivation des étudiants et de l’enseignant. Plus actifs dans leur travail, les connaissances semblent plus ancrées que les années précédentes. Christine incite les collègues à se lancer dans une telle transformation pédagogique pour, entre autre, retrouver le plaisir d’enseigner. Elle conseille de se faire accompagner par la mission APUI dans cette démarche afin de bénéficier de leur expérience et recul en ce domaine.

Question est posée sur les principaux bénéficiaires de ces approches en pédagogie active et de résultats quantitatifs sur la réussite des étudiants dans ce cadre.

La réponse apportée par le VP innovation pédagogique clarifie le bénéfice pour tous les étudiants des approches actives, exceptés les étudiants qui ne sont pas intéressés par l’obtention du diplôme ou de la compétence visée par l’enseignement. En effet, demander aux étudiants d’être actifs, ne favorise pas les “attentistes” venus là par hasard.

Par contre, impossible d’affirmer, chiffres à l’appui, que la réussite des étudiants est boostée par une approche classe inversée. Même si on peut constater généralement une hausse de la moyenne étudiante, difficile de l’attribuer uniquement à l’approche pédagogique, celle-ci ayant aussi entraîné dans le principe de l’alignement pédagogique des modifications de l’évaluation. Cependant comme l’a dit Christine et comme il en est souvent fait état, les connaissances sont mieux ancrées.

Jusqu’à quelle taille peut peut on appliquer ce type de pédagogie ? Le problème n’est pas vraiment la taille du groupe, mais plutôt de trouver le bon type d’approche pédagogique correspondant aux objectifs et à la personnalité de l’enseignant. La classe inversée n’est pas la seule approche active en pédagogie.

Corinne Fredouille nous a ensuite relaté son expérience de travail collaboratif et Intelligence Collective pour son cours de Bases de données en 3ème année de licence avec une promotion d’environ 100 étudiants. L’intérêt principal est le recul pris par les étudiants sur les concepts.

Corinne nous indique que le manque d’interactions entre l’enseignant et les étudiants dans cet enseignement l’a poussée à engager une transformation pédagogique.

Afin de remédier à ce manque d’interactions, les TP de 3 heures ont été transformés en 1h30 de TD avec des exercices à faire en groupes (réflexions autour des concepts vus en cours) puis 1h30 de TP sur poste informatique. Les sujets et la façon de présenter le cours ont également été entièrement revus dans le cadre de cette transformation pédagogique.

Ici encore, l’enseignante insiste sur le fait que cette transformation pédagogique lui a redonné le plaisir d’enseigner ce cours.

Les tests en ligne, papier, en salle ou à distance
Table ronde avec Bérengère Gleize, Christophe Mazzia, Jessica Sainty

Bérengère Gleize a mis en place des tests en ligne en 3ème année de licence de droit l’année dernière. Christophe Mazzia a mis en place des tests en ligne en première et deuxième année de licence svt depuis plusieurs années. Tous deux ont opté pour une passation des tests en salle informatique de l’université, donc en présentiel.

Jessica Sainty a mis en place des tests en ligne les années précédentes en licence AES et a aussi instauré un QCM papier en amphi en deuxième année de licence de droit l’année dernière.

Tous les trois ont mis en place ce type d’évaluation dans le cadre du contrôle continu, mais quand bien même le contrôle continu serait remis en question, aucun n’abandonnerait ces tests, quelle qu’en soit la modalité (en ligne ou papier), soulignant qu’ils constituent un très bon outil d’évaluation formative, permettant à l’enseignant, avec un investissement minime, de suivre la progression des étudiants, d’identifier des lacunes afin d’y remédier, et pour les étudiants, cela constitue un très bon outil d’autoévaluation motivant.

Bérengère Gleize insiste également sur le fait qu’il lui a été possible de tester la mémorisation, bien sûr, mais aussi la compréhension et l’analyse, chez ses étudiants de 3ème année, à qui elle a posé par le biais du test en ligne, des questions de cours bien entendu, mais également des mini-cas juridique, comme ceux qu’elle leur présente en TD. Dans cette approche, le test lui a donc permis d’évaluer ses étudiants sur un spectre plus large que seulement la mémorisation du cours, et c’est ce qui l’a convaincue de passer à cette modalité l’année dernière.

Présentation de la mission APUI par Audrey Lise, Bénédicte Mourey et Thierry Spriet

Tout d’abord, Thierry Spriet a présenté le projet d’établissement Flex’hybrid. Ce projet, retenu par le ministère dans le cadre d’un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) en 2017 a pour but de développer l’enseignement à distance, hybride et macro-hybride au sein de l’établissement. Toutes les informations sur ce projet peuvent être retrouvées dans ce billet.

Puis, le dispositif Rapid’Mooc est présenté. Ce dispositif permet de créer facilement des capsules vidéos avec incrustation. Il comprend : un fond vert permettant l’incrustation en direct (fond blanc, image fixe, diaporama, animation, vidéo), un prompteur (qui permet ensuite également de générer des sous-titres), des éclairages adaptés. Le tout est facile à prendre en main, pour une grande autonomie des utilisateurs et garantit une disponibilité immédiate des vidéos réalisées (sans montage post-production).

Le Rapid’Mooc est installé en centre ville dans une petite salle dédiée. Il est accessible sur réservation auprès de la mission APUI, qui peut vous accompagner dans la prise en main du matériel.

L’application moodle mobile est présentée. Celle-ci permet d’accéder facilement depuis son mobile à ses espaces de cours sur la plate-forme pédagogique e-uapv, des notifications sont également disponibles pour prévenir les étudiants (rendus de devoirs…).

A la première connexion, il faut configurer l’accès :

Nom du site : https://e-uapv2017.univ-avignon.fr

Identification : login / mot de passe habituel

Pour terminer, les formations de la mission APUI pour le premier semestre sont annoncées.

Les ateliers pédagogiques mensuels ont été revus de façon à comporter un apport théorique plus important que les années précédentes. Cet apport sera suivi par des échanges avec les participants. Chacun sera ensuite invité à poursuivre cet atelier en appliquant le contenu concrètement pour l’un de ses enseignements, la déclinaison concrète au niveau d’un enseignement étant forcément individuelle. Cela pourra faire l’objet d’un accompagnement individuel par la mission APUI.

Pour le premier semestre, voici le programme des ateliers pédagogiques :

  • Évaluer les travaux de groupes

Campus Hannah Arendt lundi 6 novembre 12h30-14h

Campus Jean Henri Fabre lundi 13 novembre 13h-14h30

  • Enseignements hybrides, une opportunité pour la formation universitaire.

Campus Hannah Arendt jeudi 7 décembre 12h30-14h

Campus Jean Henri Fabre lundi 11 décembre 13h-14h30

  • Les grands groupes

Campus Hannah Arendt lundi 22 janvier 12h30-14h

Campus Jean Henri Fabre vendredi 26 janvier 13h-14h30

(lien vers l’article du blog)

En parallèle des ateliers pratiques seront bien entendu proposés. Pour les prochains :

  • Découverte de la plateforme

Campus Hannah Arendt mercredi 11 octobre 12h30-14h

Campus Jean Henri Fabre lundi 16 octobre 13h-14h30

  • Organiser son espace de cours

Campus Hannah Arendt jeudi 12 octobre 12h30-14h

Campus Jean Henri Fabre mercredi 18 octobre 13h-14h30

  • Configurer des groupes

Campus Hannah Arendt vendredi 13 octobre 9h -11h et jeudi 9 novembre 9h -11h

Campus Jean Henri Fabre mardi 24 octobre 9h30-11h30 et lundi 13 novembre 9h30-11h30

  • Entraîner/Évaluer avec les activités Test en ligne et Test hors ligne

Campus Hannah Arendt mardi 17 octobre 9h -12h

Campus Jean Henri Fabre jeudi 26 octobre 14h-17h

D’autres seront proposés au cours du semestre.

Pour le second semestre, les thèmes envisagés pour les ateliers pédagogiques sont les suivants :

  • Créer une dynamique de groupe au sein de la formation/enseignement
  • La classe inversée
  • Enseignement à Distance :
    • Savoir, savoir-faire, savoir-être à Distance
    • Évaluer à distance
  • L’intérêt du contrôle continu sans ses contraintes
  • Les tests QCM

La mission APUI va prochainement intégrer ses nouveaux locaux en salle 1W13.

En parallèle une salle prévue pour la pédagogie collaborative est en cours d’aménagement (1w17/19) et devrait être opérationnelle pour le second semestre. Elle se compose de 5 îlots de 5, la taille du groupe d’étudiants devra donc être inférieure ou égale à 25. Elle sera accessible dans un premier temps sur projet pédagogique auprès de la mission APUI.

Dispositif hybride de formation en anglais en L1 Droit par Fanny Delnieppe.

Fanny Delnieppe a mis en place depuis l’année dernière un dispositif de formation hybride en anglais en première année de licence de droit.

Les volumes d’étudiants en L1 Droit demandaient une gestion importante de vacataires en anglais, qu’il devenait difficile de recruter. Dans cette optique, un dispositif d’enseignement hybride a été conçu afin d’apporter un enseignement de qualité à tous les étudiants en première année de droit sans pour autant devoir faire appel à de multiples vacataires.

Le dispositif est mis en place sur deux ans. La première année, seul le semestre 2 a été transformé en un enseignement hybride, de façon à répartir la charge de travail de conception qu’une telle transformation pédagogique implique pour l’enseignante. Cette année, l’enseignement hybride a été mis en place dès le semestre 1.

Une attention particulière a donc été apportée pour former les étudiants au dispositif hybride et aux outils utilisés dans ce cadre (notamment la plate-forme pédagogique e-uapv).

Les étudiants, dans le cadre de cet enseignement hybride bénéficient d’un premier cours magistral en début de semestre qui vise à leur présenter le dispositif hybride, son fonctionnement, les outils à disposition pour communiquer, les contenus pédagogiques qui seront étudiés au cours du semestre et les attentes des enseignants dans ce cadre. Rapidement un premier TD en présentiel a lieu afin de s’assurer que tous savent accéder aux contenus en ligne et ont bien compris le mode de fonctionnement.

Un autre TD a mi-semestre permet d’une part une évaluation de compréhension orale et d’autre part de faire le point sur l’avancement des étudiants et des remédiations.

Enfin, un dernier cours magistral est dédié à un examen en fin de semestre. Tout le reste se passe en ligne, des textes, des vidéos, des ressources de cours (grammaire…), des exercices de compréhension…. tout est à disposition en ligne, donc accessible à n’importe quel moment. Cette année des rendez-vous en webconférence facultatifs ont été ajoutés suite à des retours l’année précédente, demandant plus de contacts avec les enseignantes.

Enfin, des énigmes donnant lieu à l’obtention de badges ont également été ajoutées cette année de façon à encourager la collaboration tout en ajoutant un côté ludique aux activités en ligne, afin d’améliorer la motivation des étudiants.

L’après midi, un atelier pédagogique sur les Pédagogies innovantes à l’université animé par Bénédicte Mourey et Thierry Spriet a été proposé aux participants.

Dans un premier temps, nous avons essayé de définir ce que l’on peut appeler pédagogies innovantes, et cela commence par rappeler que d’un point de vue purement pédagogique, ces approches existent depuis bien longtemps et que la justification du terme innovant est plutôt à chercher dans leurs applications dans une société qui a bousculée son rapport à la formation. Ils convient donc plutôt de parler de pédagogies actives. Les caractéristiques communes que nous relevons sur ces approches tournent autour du rôle que joue l’étudiant.

Il devient ainsi apprenant, se retrouve au centre du dispositif, participe à la construction de son processus d’apprentissage. On dit qu’il est acteur du dispositif. L’activité des apprenants peut être uniquement intellectuelle, c’est leur engagement dans le processus d’apprentissage qui les rend actifs. Enfin toutes ces approches favorisent le travail collaboratif, puisqu’elles sont toutes issues du courant socio-constructiviste. On peut également compléter la définition d’une pédagogie active en indiquant ce qu’elle n’est pas : faire voter les étudiants en amphi, envoyer les étudiants au tableau, ou encore un enseignement sans objectif.

Est ensuite présenté un comparatif entre approche par projets et apprentissage par problèmes. Les deux activités pédagogiques classiques “travaux dirigés” et “projet de fin d’étude” sont rajoutés à ce comparatif afin de mieux l’éclairer. Celui-ci peut être retrouvé dans la fiche pédagogique correspondant sur ce blog.

Pour conclure cet exposé, une présentation des différents types de classes inversées et leurs caractéristiques est proposé. Il peut être retrouvé de même sur la fiche pédagogique correspondante sur ce blog.

Pour finir l’atelier, les participants sont répartis en groupes pour travailler sur trois aspects spécifiques de la classe inversée : acquisition des connaissances, accompagnement des étudiants, évaluation des apprentissages. Le compte rendu de cet atelier fera l’objet d’un autre billet sur ce blog.

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Appui à la pédagogie universitaire et innovante